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LE NOUVEL EDEN|2020

Les activités humaines remodellent de façon exponentielle et durable la structure et l’équilibre de la nature. Les problématiques contemporaines quant à la préservation de la vie sont plus urgentes que jamais. L’impact est désormais irréversible et aucun retour en arrière n’est possible : après l’Anthropocène, que restera-t-il du Vivant ?

 

Le nouvel Eden est une série d’œuvres plastiques, réalisés à partir de Polaroïds dans lesquels ont été insérés des végétaux, qui ont été ensuite développés par l’appareil. De la rencontre fortuite entre la chimie photographique et la matière vivante résulte une image aléatoire et incontrôlable. Les limites du médium photographique sont redéfinies et détournées, il est alors matière première de l’œuvre plutôt que finalité en soi. De ce procédé par essence aléatoire, incontrôlé et incontrôlable, naissent des objets hybrides et vivants : l’organique, désincarné et souillé, figé par endroits par les émulsions chimiques, permet à d’autres formes de vie de se développer dans le huis-clos du cadre dans un processus de métamorphose permanente.

 

Ces images-objets d’un genre nouveau sont autant de métaphores visuelles d’un vivant dégradé, et de l’avenir incertain d’une nature altérée dans sa structure-même. Elles se présentent comme des pistes de réflexion sur le caractère irréversible de l’action de l’Homme, le devoir de préservation d’une biodiversité agonisante, mais aussi sur la détermination des organismes à se réinventer dans un environnement hostile. Dans un entre-deux hautement symbolique, la fleur mutante s’érige en relique de ce qui a été, et en promesse de ce qui sera.

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